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Dystopia » Pax Europa » Secteur Fidelis » Le ghetto des larmes

Tatsuo Saito
Tatsuo Saito
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    Secteur : Le ghetto des larmes

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  • Posté Mer 22 Avr - 1:05

    Message n°436 (1)


Après des jours et des jours à être assommé par les échos métalliques de la pluie chutant sur les toits, et empêtré dans des flaques atrocement boueuses qui transformaient même les masures en bains de boue, le soleil avait enfin réussi à percer la masse nuageuse et les vents à la disperser. Ces intempéries donnaient beaucoup de fil à retordre à tous ceux qui vivaient en rez-de-chaussée et Tatsuo en faisait partie. Mais quand certains s’échinaient à dépenser leur énergie – ou de l’électricité – pour brasser de l’air, le yakusa lui, prenait simplement son mal en patience et ouvrait les fenêtres pour chasser le trop plein d’humidité. D’autres choses bien plus importantes requerraient son attention, à commencer par la protection du territoire, et l’instruction martiale des jeunes et des adultes.

Les entrainements avaient aussi lieu sous la pluie. Mais elle laissait derrière elle un sol plus difficile, à la fois meuble et collant, et surtout la chaleur des beaux jours. Il y eut de nombreuses plaintes et autant de réprimandes. La situation était juste parfaite pour travailler l’équilibre de la posture, et surtout l’équilibre des déplacements en combat. Beaucoup se retrouvèrent le nez dans la boue et les vêtements sales. Les enchainements, d’ordinaire si martiaux et consciencieux, se ponctuaient là par des trébuchements et des jurons, aussitôt assourdis par un sifflement ou un coup de bokken derrière la tête. On ne plaisantait pas à l’école Saito ! Se succédèrent ainsi deux cours et il fallait croire que les gamins étaient moins ronchonneurs que leurs ainés, c’était à se demander à quel moment il avait échoué dans la sculpture du bois des adultes.

Au terme de ce milieu d’après-midi, le maître était tout autant perclus de douleurs que ses élèves, à ceci près qu’il n’en faisait pas étalage et qu’il ne se trainait pas comme un impotent avec ses courbatures. Alors que la foule se dissolvait petit à petit et dans le plus grand des chahuts – les enfants restaient incorrigibles sur ce point et ce n’était pas plus mal – le yakusa aperçut au loin, dans l’artère principale débouchant sur cette place improvisée, une silhouette et un visage assez familiers. Créature des enfers masquant les difformités de sa chair mêlée d’acier sous le tissu, elle devait avoir une bonne raison de se rendre au ghetto avec la longue route qui lui était nécessaire. Et en même temps, il émanait de son être comme une frustration enchainée, une sourde colère peut-être, que trahissaient ses gestes ou sa démarche. Ne parlons guère de ses paroles, elles étaient généralement aussi agréables à entendre qu’il était agréable d’observer un rutabaga sorti de terre.

« Tu tombes à pic. », lança-t-il à son encontre en guise de salutations, tout en désignant le sol autour de lui. Évidemment, certains avaient abandonné leur tâche sans prendre la peine de ranger leur arme de bois. Quelques pompes dans la boue leur servirait de piqûre de rappel le lendemain. Le yakusa l’observa sans se départir de sa mine flegmatique et lui confia quelques bokkens à ranger dans le local adjacent. « Que nous vaut l’honneur de ta visite ? », demanda-t-il, avec une infime goutte piquante de sarcasme dans sa voix d’ordinaire si égale. La curiosité était là autant que la politesse, mais il sentait que le hasard ne l’avait pas menée là.
Liv Crowley
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  • Posté Jeu 14 Mai - 17:40

    Message n°726 (2)

Les bottes de la créature laissent de profondes empreintes dans le sol boueux. D’aucuns se retournent, curieux de revoir cette grande carcasse hybride qui ose se mouvoir sur le territoire des yakuzas. Provocatrice, galvanisée par la pilule prise le matin même, elle en vient même à courir, éjectant des gouttelettes de boue sur son chemin. Bravache, elle se laisse glisser sur la braye pour se rattraper à la balustrade de bois. Rempart du dojo de fortune. Ses bras s’appuient sur la poutre, alors qu’elle se redresse pour mieux voir les mouvements vifs et maladroits des jeunes apprentis, leurs bokkens fendant la grisaille. Son regard d’un azur mort trébuche sur celui qui s’éclate le séant contre le sol, éclaboussant ses camarades. Sa gorge est alors secouée d’un rire moqueur, presque métallique. Ses mains gantées se crispent sur la rambarde, tandis que sa voix de stentor enjoint le malheureux à se relever. Bouillasse ou pas, il se doit d’être digne de son maître.

Liv jette une œillade vers ce dernier. Tatsuo Saito. Qui s’imaginerait que sous cette enveloppe sèche et guindée, sous ces vêtements de bonne facture mais sans faste, se dissimule un cador du ghetto des larmes ? Il est de ces chefs de file qui n’ont pas besoin d’apparats pour conserver leur assise. Peu de ridules trahissent son âge véritable, mais il doit avoir le double de l’espérance de vie moyenne d’une vermine du coin ; un bon indice de sa solidité. De sa fiabilité, aussi. Une qualité rare, dans ce milieu où la crapulerie est le premier mantra. Il a cette aura de sagesse vénérable, cette maîtrise de soi en plein chaos.

Peut-être qu’il comprendra, lui.
Peut-être qu’il pourra régler ce chaos qui explose dans sa caboche déglinguée.

La créature sourit alors qu’il s’approche. Son expression s’éclaire davantage quand il lui adresse des salutations caustiques. Elle rit aux éclats à son ordre muet.

« Tout le plaisir est pour moi, Sensei ! », fait-elle en esquissant une courbette.

Docile, elle se penche en avant pour ramasser les bokkens embourbés, sautillant de l’un à l’autre, sans se soucier de la boue qui constelle ses bottes et son pantalon, jusqu’à ses joues terreuses où se collent des mèches brunes. Certains yakuzas se retournent, interrogeant du regard les mouvements trop vifs de l’étrangère ; la souplesse de ses membres déliés ; les reflets étranges du soleil sur ses globes oculaires. Sa nature demeure secrète pour la plupart des quidams. Autant ne pas finir en pièces détachées sur le marché noir.

Liv souffle du nez à la question du maître d’armes. Sa mâchoire se crispe quelque peu. Elle se redresse en plantant le dernier bâton dans le sol, comme un appui. Son expression s’affadit. Son regard livide et dépourvu d’humanité croise celui, sombre et expressif, de Tatsuo. Et sa voix de s’élever :

« J’ai besoin d’aide. »

Sa main factice se resserre sur le bokken. Elle ravale sa salive.

« Je vais faire une grosse connerie. », poursuit-elle d’une voix sourde.

Le genre de conneries qui la traversent lors de ses crises de douleur. Celles qui finissent par passer. Mais celle-ci s’est logée dans un coin de son crâne, et Liv l’a laissée gonfler comme un parasite. Elle a bien essayé de l’annihiler avec ses cocktails habituels. Résultats : un état catatonique de plusieurs heures, et l’idée noire aussi présente que ses douleurs. Alors, Liv a opté pour la dernière solution : parler. Et prier intérieurement pour que cet homme buté ne la renvoie pas sur les roses.